Et si les résultats financiers ne suffisaient plus à démontrer la valeur et l’attractivité d’une entreprise ? C’est tout le principe des critères ESG (Environnement, Social et Gouvernance), piliers de l’évaluation des performances extra-financières d’une organisation ! Des indicateurs qui jouent désormais un rôle clé pour séduire les investisseurs et répondre aux attentes de toutes les parties prenantes.
Pour atteindre leurs objectifs ESG, les entreprises n’hésitent plus à intégrer les nouvelles technologies comme levier stratégique de leur politique durable. IA, big data, blockchain, cybersécurité : autant d’outils adoptés par les sociétés pour améliorer leurs performances environnementales et sociales. Quelles sont exactement ces technologies et comment les entreprises les intègrent-elles dans leurs processus ?
Les critères ESG, késako ?
ESG, acronyme bien connu des investisseurs, désigne les critères environnementaux (E), sociaux (S) et de gouvernance (G) mis en place afin de mesurer la performance extra-financière d’une entreprise.
Cela signifie que les organisations ne sont plus seulement évaluées sur leur rentabilité et leurs perspectives de croissance, mais également sous l’angle du développement durable et des préoccupations sociales. Plus concrètement, une entreprise n’est donc plus seulement attractive par l’argent qu’elle génère, mais aussi par son impact positif sur l’environnement et la société.
Pour rester compétitives, les entreprises sont donc de plus en plus nombreuses à intégrer les critères ESG dans leur stratégie. La performance des objectifs ESG est ensuite synthétisée dans un reporting prisé des investisseurs. Selon l’enquête ESG 2023 de BNP Paribas, 76% des investisseurs considèrent que le changement climatique et la décarbonation sont des priorités dans leurs stratégies d’investissement.
Un chiffre éloquent qui illustre l’importance des objectifs ESG pour les entreprises. Mais les investisseurs ne sont pas les seuls à s’intéresser aux pratiques sociables et durables d’une organisation. Les parties prenantes, comme les clients, les partenaires ou les fournisseurs, le sont tout autant. Sans oublier les collaborateurs, puisqu’une entreprise qui applique les critères ESG a plus de chances d’attirer et de fidéliser les meilleurs talents.
Les nouvelles technologies au service des critères ESG
Les nouvelles technologies comme l’IA ou l’IoT (Internet des Objets) permettent aux entreprises de mesurer plus facilement leur impact social et environnemental, mais également d’optimiser leurs processus pour atteindre les objectifs ESG.
Des outils précieux qui améliorent la performance de l’organisation, favorisent la transparence et l’innovation, tout en respectant les hommes et l’environnement. Quelles sont les nouvelles technologies utilisées aujourd’hui par les entreprises et comment viennent-elles s’insérer dans les pratiques selon chaque critère ESG ?
Environnement : les technologies pour limiter l’impact écologique
La crise climatique étant aujourd’hui au cœur du débat, les préoccupations environnementales ne sont plus réservées aux entreprises dites “vertes”, mais à toutes les organisations. Grâce aux nouvelles technologies, il est désormais possible d’utiliser des outils innovants et performants pour réduire considérablement son empreinte carbone.
Pour les entreprises, la récolte et l’analyse de données est essentielle dans cette démarche. Cela leur permet de mieux comprendre leur impact écologique et de prendre des décisions éclairées sur la base de données précises et actualisées. Plusieurs technologies sont désormais sollicitées, dont l’IoT (Internet des Objets), l’intelligence artificielle ou encore le big data.
Par exemple, grâce aux capteurs connectés IoT, il est possible de mesurer la consommation d’énergie des structures, ou encore le taux de CO2, la température ou l’humidité. Des données qui permettent de suivre l’état des installations, d’optimiser leurs performances énergétiques et ainsi de réduire efficacement la consommation d’énergie de l’organisation.
En renforçant ces outils par l’intégration de l’intelligence artificielle, ces données sont transformées en actions concrètes. Les nouvelles technologies et les outils numériques permettent, par exemple, d’optimiser la gestion des déchets électroniques et de favoriser les échanges sans papier, entre autres. L’IA peut également être utilisée pour contribuer à la conception de matériaux plus durables ou encore à recycler efficacement les produits en améliorant la qualité du tri, entre autres.
Technologies responsables : vers un impact social positif
La performance sociale d’une entreprise est évaluée via différents critères relatifs aux droits de l’Homme, aux principes de santé publique et de diversité, comme :
- Une rémunération juste des employés
- Le respect des normes au travail
- L’intégration des personnes en situation de handicap
- Le respect du dialogue social
- La formation du personnel
- La prise en compte de la parité, etc.
Les nouvelles technologies permettent aux organisations d’intégrer des solutions inclusives et durables, afin d’améliorer leur impact social sur l’ensemble des parties prenantes. Alors, comment cela se traduit-il concrètement ? Par exemple, l’IA peut être utilisée pour analyser les processus de recrutement et les rendre plus équitables. Pour ce faire, les algorithmes doivent être évalués et corrigés en permanence afin d’éviter les biais et favoriser un recrutement juste et inclusif.
Les plateformes d’IA peuvent également permettre de développer des programmes de formation complets et personnalisés à destination des collaborateurs. Monter en compétences, se former sur un sujet précis, être sensibilisé à la diversité et à l’inclusion, les objectifs peuvent être multiples et adaptés aux besoins de chacun !
De son côté, l’IoT joue un rôle clé dans le bien-être des employés en favorisant un environnement de travail sain et sécurisé. Par exemple, les capteurs connectés permettent d’assurer la sécurité des collaborateurs en détectant des fuites de gaz ou une qualité de l’air médiocre. Certains capteurs permettent également d’identifier des anomalies au sein des structures sensibles afin de prévenir les accidents du travail.
Gouvernance : renforcer la transparence grâce aux technologies
Souvent considéré comme le parent pauvre des objectifs ESG, le critère de gouvernance est pourtant essentiel. Il évalue la capacité d’une entreprise à fonctionner de manière transparente et éthique, en contrôlant notamment :
- L’indépendance du conseil d’administration
- La transparence sur la rémunération des dirigeants
- Les mesures de lutte contre la corruption
- Les relations avec les actionnaires
- L’existence d’un comité de vérification des comptes, etc.
Grâce au Big Data, les entreprises ont désormais la possibilité de récolter et d’analyser un grand nombre de données, afin de déceler rapidement des anomalies ou des pratiques non réglementaires. Associées à l’IA, les technologies facilitent nettement la prise de décision et la gestion des risques.
Quant à la blockchain, elle vient renforcer la sécurité et la traçabilité des transactions, et donc favoriser une véritable transparence financière. Résultat ? Des partenaires et investisseurs rassurés, et un risque de fraude grandement réduit !
Enfin, l’IA et les outils numériques facilitent la communication avec toutes les parties prenantes, un point essentiel du critère de gouvernance ! Ces dernières sont en attente de rapports financiers et extra-financiers clairs et accessibles, et les nouvelles technologies simplifient considérablement la production de ces documents.
Attention cependant à ne pas minimiser les risques liés aux technologies, comme les biais algorithmiques lors de l’intégration de l’IA dans les processus, les cyberattaques ou encore la dépendance aux plateformes numériques qui peuvent limiter l’agilité des organisations.
De nouveaux métiers au cœur de l’intégration ESG
Intégrer les questions de développement durable et d’impact social dans les entreprises, c’est bien, avoir des experts en interne pour accompagner ces changements, c’est mieux !
Avec l’essor des questions environnementales et l’adoption des critères ESG par de nombreuses entreprises, de nouveaux métiers apparaissent. S’ils jouent un rôle essentiel dans la mise en place des critères ESG dans les organisations, ils sont encore très peu nombreux.
Voici 3 métiers liés aux critères ESG :
- L’analyste ESG est chargé d’évaluer les performances extra-financières d’une entreprise. Ses missions ? Analyser les indicateurs ESG, et examiner les risques et les opportunités pour l’entreprise en fonction de son secteur d’activité. Son rôle ne se limite pas à l’analyse, il doit également proposer des actions concrètes pour répondre aux objectifs de l’entreprise et aux exigences réglementaires. La curiosité est une qualité essentielle de l’analyste ESG, afin de rester constamment informé des évolutions réglementaires et des tendances sectorielles.
- Le consultant ESG a pour mission principale de fournir des conseils stratégiques pour aider les entreprises à atteindre leurs objectifs ESG. Pour cela, il analyse la performance ESG de l’organisation, puis établit un plan d’actions selon les problématiques soulevées. Le consultant ESG évolue généralement dans des cabinets de conseil. Il doit disposer de connaissances pointues sur la réglementation ESG, être doté d’une bonne capacité d’analyse et savoir travailler en équipe.
- Le responsable innovation et finance durable est chargé d’accompagner l’entreprise dans sa transition écologique, en cherchant notamment des subventions et financements durables. Il a également pour mission de promouvoir les technologies innovantes afin d’améliorer la gestion financière durable, en prenant en compte les critères ESG. Son rôle dépasse la gestion financière pure puisqu’il peut également être missionné pour former les équipes sur les questions de finance durable, ou sensibiliser les investisseurs sur l’importance des questions environnementales dans les décisions financières.